Bamako : Le policier et la gendarmette, une nuit de tracasseries !
9 janvier 2020Ironiquement oui, une gendarmette de retour d’une sortie de nuit s’est faite embarquer par une patrouille des limiers du commissariat du 2ème arrondissement. Il a fallu l’intervention d’un collègue de la ‘‘détenue’’ pour qu’elle regagne le taxi qui les conduisait, elle et ses amies.
Les faits auxquels nous avons assisté par coïncidence, se sont déroulés dans la nuit du samedi au dimanche 05 janvier à 3 h du matin au niveau de l’agence d’EDM au quartier Tomikorobougou (commune III) où une gendarmette de retour d’une sortie de nuit avec ses amies a fait l’objet d’intimation de la patrouille de police du 2ème arrondissement. Origine : Le chef de poste a estimé que la jeune gendarmette était mal habillée et devait être immédiatement conduite à la brigade des mœurs (sic). Il ne sait pas que le camp I est habilité à se prononcer sur ce cas. Et il faudrait être le plus nul des limiers pour ne pas le savoir. Soit dit en passant.
Tout est parti quand l’agent de police devant contrôler les pièces des passagers du taxi a décidé de les laisser partir. A ce dernier, la jeune gendarmette avait bien montré sa carte professionnelle, mais le chef de la patrouille ou chef de poste, depuis leur pick-up, ayant aperçu l’habillement de la jeune gendarme à travers les fenêtres du taxi, se saisit personnellement de l’affaire :’‘Toi qui es l’un des nôtres (forces de sécurité), dois-tu t’habiller de la sorte’’, a-t-il lancé avant de demander à la demoiselle gendarme de monter dans le pick-up où étaient assis d’autres civils : ‘‘Si tu ne montes pas, je leur dis tout de suite de t’embarquer’’, a ajouté le chef de poste.
L’habillement de la gendarmette en question ? D’une robe de soirée, elle laissait tout de même voir par-dessus de ses genoux et compte tenu du froid elle avait sur elle un jacket portant les insignes de la gendarmerie nationale. Et la demoiselle, instinct de femme aidant et pour ne pas faire venir plus de curieux spectateurs, s’y laisse faire.
C’est étant dans le pick-up que la jeune gendarmette a fait signe à un de ses collègues qui sera sur place d’une minute à l’autre, le coin où se déroulaient les faits n’étant pas loin du camp 2 de la gendarmerie. A l’arrivée de ce 2ème gendarme, le chef de patrouille libérera la demoiselle et niera en bloc les propos par lui tenus. Malheureusement pour lui, nous étions aussi là.
Banale histoire oui, mais une situation qui prouve à suffisance le manque de solidarité entre les éléments de forces de solidarité. Un policier qui a du mal à établir la confiance entre lui et ses frères d’armes doit-il s’attendre à quelque chose de la part de la population. Pas forcément !
Pour d’autres témoins de la scène, le policier dont l’attitude a été mise en cause par tous ses compagnons présents, était sans doute en état d’ébriété pour agir de la sorte.
Par ailleurs, la jeune gendarmette ne s’est pas arrêtée là, dans la la matinée du dimanche 5 janvier pour manifester sa colère, elle a rendu visite aux responsables du commissariat du 2ème arrondissement. Les linges sales se lavent à la maison, dit-on, et il nous revient que des sanctions disciplinaires ont été prises contre le policier en question qui n’était pas manifestement à sa première gaffe.
223infos.net avec La Sirène