Maroc : le changement de régime en Algérie fait naître l’espoir à l’Est
26 avril 2019Le possible rétablissement des échanges avec l’Algérie tient en haleine les Oujdis, qui entrevoient enfin le désenclavement de leur région.
Le contrôle strict des frontières a conduit à un marasme économique. Dans cette région où le taux de chômage oscille entre 16 % et 17 %, l’informel a toujours alimenté le circuit structuré. Sur les 12 km de route qui séparent l’impasse Zouj Beghal de la ville d’Oujda, chef-lieu de l’Oriental, on dénombre pas moins d’une dizaine de salles des fêtes. « Les affaires tournaient bien à une époque, commente Fouad, chauffeur de taxi.
Aujourd’hui, ces établissements mettent la clé sous la porte. Leur salut passe par la célébration, un jour peut-être, d’un mariage de raison entre le Maroc et l’Algérie. » à l’époque où la frontière n’était pas encore étanche, Fouad conduisait une mouqatila, ces véhicules customisés façon Mad Max, chargées à ras bord de bidons d’essence, qui traversaient à tombeau ouvert les pistes frontalières et les routes secondaires de l’Oriental.
Un petit trafic qui lui rapportait jusqu’à 3 000 dirhams (275 euros) par trajet, l’équivalent de son revenu moyen mensuel actuel de chauffeur de taxi. « Les bons soirs, on tombe parfois sur un client bien accompagné et généreux, qui te glisse un billet de 100 dirhams. Mais ce genre de clientèle se fait de plus en plus rare. Les Oujdis n’ont plus la tête à la fête… », confie Fouad. Aujourd’hui pourtant, il y a comme un vent d’espoir qui souffle de l’est.