TRAIN : L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé
2 juillet 2023Les Maliens commencent à montrer de l’agacement face au retour des pratiques mafieuses dans certains services dépendant de l’Etat. La ministre des transports, Madina Sissoko, doit ainsi encore revoir la façon dont le train entre Kayes et Bamako. Le retour du train voyageur avait suscité beaucoup d’espoir chez les Maliens particulièrement ceux de la région. Mais, c’était sans compter sur les actuels dirigeants du chemin de fer. En réalité, c’est le désordre dans la gestion du train.
Les autorités ont tourné le dos à ce que font les agents chargés de la régularisation du trafic sur les rails. D’abord au niveau de l’horaire, rien n’est respecté comme règles de bonne gestion du service rendu aux clients. Beaucoup de gens se plaignent et disent que personne ne peut dire avec exactitude quand le train quitte ou quand il arrive. Les gens sont ainsi désorientés par le manque de professionnalisme dès le début de la reprise du train voyageur en cette veille de fête. Les gens souhaitant fêter la tabaski dans leur village sont nombreux à vouloir utiliser le train pour leur déplacement.
Si les agents mis en service pour relancer le train n’arrivent pas à gérer les foules du début du trafic, ils ne pourront pas mieux gérer les flux de passagers en période de fête. Pis, l’une des mauvaises pratiques qui a fait couler le train les nombreuses fois est encore de retour: les coxeurs . Ces gens se promènent dans les gares pour sévir de la plus mauvaise des manières. En effet, selon des sources concordantes, un seul coxeur peut payer des billets à hauteur de 300 000 puis les revendre aux voyageurs. Des témoignages de la région de Kayes confirment cette pratique. On se demande comment on peut permettre à une seule personne d’acheter des billets en gros pour les vendre ensuite aux clients sans être inquiétés ?
Nos tentatives d’en savoir plus sur la situation auprès des actuels dirigeants du train sont restées vaines. Il y a visiblement des difficultés à contrôler les ventes de billets. Ce qu’il faut craindre, c’est surtout la persistance de ces pratiques qui ont fait couler les sociétés de gestion des trains entre Bamako et Dakar. Le ministre des Transports doit tout mettre en œuvre pour rapidement corriger la trajectoire. Il y va de la crédibilité des autorités qui n’ont pas droit à l’erreur en ce qui concerne la gestion des anciennes entreprises remises en état de marche après plusieurs années d’arrêt.
Pour fêter la tabaski, le train est une opportunité pour les ressortissants des villes et villages riverains du chemin de fer. Il en est de même pour des travailleurs qui sont des centaines de milliers à travailler dans les mines de la région de Kayes. Les capacités du train permettent de transporter des milliers de voyageurs qui auraient fait recours aux cars de transports en commun. Et généralement, il n’y a pas de place à bord des véhicules à la veille de la tabaski, puisque les places sont toutes réservées plusieurs semaines avant la fête