CEDEAO : Comment chasser les 5 colonels ?
18 juillet 2023On ne sait pas combien de temps cela prendra, mais la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est déterminée à chasser les 5 colonels du pouvoir. La mission de l’élaboration du plan de la chasse de Assimi et ses camarades a été confiée à des chefs d’Etat dont fait partie Oumarou Amballo Sissoko, le président sortant de la CEDEAO. Pour Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire qui tire les ficelles par procuration, il n’est pas question que les militaires au pouvoir se présentent aux élections, notamment la présidentielle de février prochain. Le hic est que l’adoption d’une nouvelle constitution saute les verrous interdisant aux 5 colonels d’être candidats à la présidentielle.
L’engagement de la CEDEAO à chasser les militaires du pouvoir est évident, depuis la fuite d’une note des bureaux du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. La présidence ivoirienne et les responsables de la CEDEAO ont gardé le silence sur l’existence d’un document visant à demander le maintien des troupes ouest africaines au Mali sous l’égide des Nations Unies. Connaissant l’aversion de Emballo pour les 5 colonels, on s’attend à un bras de fer autour de la question dans les mois à venir. Les intentions de la CEDEAO ne sont pas claires au sujet du Mali dont l’avenir est en train d’être discuté sans les autorités actuelles du Mali.
Lors de la dernière rencontre de la CEDAO, personne n’a démenti les informations divulguées par des lanceurs d’alerte sur ce que Alassane Ouattara et ses pairs de la CEDEAO veulent faire pour se débarrasser de Assimi Goïta qui vient d’obtenir le retrait sans condition des troupes de l’ONU. En réalité, la CEDEAO veut avoir la possibilité d’intervenir militairement contre les militaires en se basant sur l’appui de l’OTAN. Au nom de la lutte contre le terrorisme, la CEDEAO et ses bailleurs de fonds veulent avoir une force militaire au Mali en remplacement des casques bleus.
Là où on comprend que la CEDEAO est en mission, c’est surtout lorsque le document fuité révèle son ambition de se mettre entre les forces armées maliennes et les rebelles de Kidal. Ces mouvements armés cherchent désespérément une présence militaire étrangère derrière laquelle ils pourraient se cacher pour continuer à ne pas être désarmés. Le plan de la CEDEAO est d’avoir plusieurs forces susceptibles de combattre les militaires à la faveur de troubles post-électoraux autour de la prochaine élection présidentielle.
Mais le retrait des casques bleus rend difficile la réalisation de ce plan. Prenant en considération la lettre du gouvernement de transition du Mali adressée au Président du Conseil de sécurité et demandant le retrait sans délai de la MINUSMA, le Conseil de sécurité a décidé de mettre fin au mandat de la MINUSMA au titre de la résolution 2640 à compter du 30 juin 2023. Le Conseil a également adopté la résolution 2690 demandant à la Mission de commencer immédiatement, à compter du 1er juillet 2023, la cessation de ses opérations, le transfert de ses tâches, ainsi que la réduction et le retrait de son personnel avec l’objectif d’achever ce processus d’ici au 31 décembre 2023.