AFFAIRE DE 80 MILLIONS CAROTTES PAR UN COMMISSAIRE ET UNE ADJUDANTE : Une forfaiture étalée sur la place publique

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Depuis la publication de notre article intitulé recrutement à la police : « Un commissaire et une adjudante carottent 80 millions F CFA », les révélations continuent de tomber drues comme une pluie diluvienne. A l’heure actuelle des faits, l’adjudant et le commissaire vaquent tranquillement à leurs occupations tandis qu’un boutiquier qui avait servi de témoin entre un client et l’adjudant croule dans la prison de Kati. Mais comment tout cela est arrivé ? Enquête.

C’est évident qu’au Mali, dès qu’on parle de concours, certaines âmes sensibles, très vite cherchent des raccourcis pour y avoir accès. Ils n’en voient aucun mal car tout ce qu’ils veulent, c’est de voir leurs enfants ou proches réussir aux différents concours, difficile à trouver par la voie normale. La pratique qui continuait depuis la nuit des temps est loin de se terminer, même si beaucoup pensaient le contraire pendant cette période transitoire.

L’an dernier pendant le recrutement de la police contingent 2022, un réseau mafieux a été mis en place par certains gradés de la police. Il s’agit d’un commissaire dont nous taisons le nom pour le moment et auquel nous attribuons les initiales M. T., une adjudante chef S. S., et un civil B. S., qui serait l’intermédiaire et qui, selon des indiscrétions, aurait des contacts solides au sein de la hiérarchie militaire.

Après avoir pris avec certains la somme de 2 millions, d’autres 1,5 million, ils se seraient retrouvés avec un montant d’à peu près 80 millions de F CFA. Les choses se sont mal tournées pour eux car aucun de leur candidat n’a pu passer à ce concours contrairement aux précédents.

Ainsi, sentant leur fin venir, la bande bien organisée a trouvé l’ingénieuse idée d’ouvrir un centre à Niamakoro juste après le pont tordu pour faire une visite médicale des candidats qui n’avaient malheureusement pas passé au concours par la voix normale. Ce jour-là, l’endroit était plein à craquer, mais malheureusement, rien de sérieux n’est sorti de cette journée de visite médicale.

Nos sources sont formelles : tous les deux agents se sont enrichis dans cette affaire. Le commissaire a plusieurs maisons construites à Kati sans oublier le véhicule dans lequel il roule. On parle d’une valeur de 26 millions de F CFA. Quant à l’adjudante, elle joue à la Sainte Nitouche (l’innocente) et fait savoir qu’il y a eu une décharge entre elle et le commissaire en question. Elle aussi aurait construit une maison derrière le lycée Mamby Sidibé de Kati.

Un innocent boutiquier paie les frais

A cause de certaines plaintes contre la dame, on apprend qu’un processus a été lancé pour sa mise à disposition de la justice. Ce qui traine aux yeux de certains plaignants. Au même moment, un boutiquier qui loge à côté de la dame est écroué dans la prison de Kati. Son seul tort a été d’accepter d’être le témoin d’une dame qui est passée par lui pour remettre l’argent à l’adjudante.

La cliente, n’ayant pas eu gain de cause, a été obligée de faire valoir ses droits en emprisonnant le pauvre boutiquier. On avait juste demandé à la policière de venir confirmer au tribunal qu’elle a reçu de l’argent des mains du boutiquier. Malheureusement, elle ne s’est pas présentée le jour de l’audition du jeune et a préféré prendre une moto taxi, refusé de témoigner en laissant sa voiture.

Les autorités interpellées

Lueur d’espoir, certains Maliens en ont eu avec la venue des militaires au pouvoir. Et au fil du temps, cet espoir se tourne en désespoir, avec le mauvais comportement de certains qui sont supposés montrer le bon exemple. Il est aujourd’hui impératif pour les autorités, s’ils veulent encore continuer à avoir l’estime de certains, de s’investir davantage pour tirer cette affaire au clair.

Le ministre de tutelle devrait accepter la mise à la disposition de la dame afin qu’elle et toute sa bande répondent de leurs actes. Il en va de sa crédibilité si quelque part il ne cherche pas aussi à protéger.

Pour quel but ? Suivez mon regard !

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