CEDEAO : Le Mali et le Burkina divisent les chefs d’Etat
24 mars 2023Le Mali et le Burkina Faso sont au cœur d’une grave divergence au sein de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest(CEDEAO). Deux camps s’opposent désormais au sujet de ces deux Etats. Il y a le camp des soutiens de la France qui ont réussi à faire signer un communiqué accusant les autorités de Bamako et de Ouagadougou de crimes contre les populations civiles. D’autre part, il y a des chefs d’Etat qui sont contre ces accusations trop faciles de crimes qui pourraient se retourner contre la CEDEAO dont le souci devrait être la reconquête des opinions africaines.
Mais la Commission de la CEDEAO a choisi son camp, en préférant souffler dans la même trompette que l’ancienne puissance coloniale. Selon certains, c’est normal que les fonctionnaires de la commission agissent de la sorte, puisque c’est la France qui paye une grande partie des salaires des travailleurs de la CEDEAO. A croire des indiscrétions, il y a actuellement une grande division entre les chefs d’Etat au sujet d’un communiqué futur accusant les responsables des deux Etats de crimes contre les civils.
Sur la base d’informations provenant d’ONG et d’associations diverses, il y a des mains invisibles poussant la CEDEAO à condamner les transitions du Mali de violations graves des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme. Si les fonctionnaires de la Commission ont accepté de le faire, il y a des réticences au niveau des chefs d’Etat. Certains présidents savent que le but de ces accusations est de vouloir engager des poursuites contre les chefs d’Etat de ces deux pays. Or, les opinions africaines sont de plus en plus farouchement opposées à ces genres d’accusations qui ont été à l’origine de manifs contre les intérêts de la France.
On sait que les accusations de violation des droits de l’homme viennent généralement des pays occidentaux. On a l’impression que le départ des forces françaises du Mali et du Burkina Faso a braqué les milieux des droits de l’homme contre ces transitions. En réponse, Bamako accuse surtout la France de néocolonialisme en rappelant le rôle de cette dernière dans le génocide au Rwanda. Certains responsables français dont Emmanuel Macron ont appelé les chefs d’Etat de la CEDEAO à s’impliquer dans la prétendue guerre faite à des populations.
On se souvient que le gouvernement a plusieurs fois dit qu’il s’oppose à l’instrumentalisation de la question des droits de l’homme à des fins politiques. Selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, on ne peut pas aimer les Mali plus que les Maliens eux-mêmes. Dès lors, la Commission de la CEDEAO est entrée dans la danse, en prenant le relais de l’Elysée qui est conscient du danger qu’il est en train de fabriquer au Mali et au Burkina Faso, selon certains. C’est d’ailleurs le recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie(VDP) qui est l’une des causes du divorce entre Paris et Ouagadougou.