CONTROLE : Faut-il supprimer le BVG ?

CONTROLE : Faut-il supprimer le BVG ?

16 novembre 2022 0 By 223 Infos

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L’année 2022 aura été marquée par un ralentissement des activités du Bureau du vérificateur général(BVG). Cette structure de contrôle ne sert plus à grand-chose aux yeux de certains citoyens qui demandent que les milliards injectés dans son fonctionnement soient alloués à d’autres services publics. L’existence du BVG n’a pas mis fin à la corruption et le service n’a pas non plus dissuadé les voleurs. Peu de poursuites judiciaires ont été engagées contre des personnalités épinglées dans les rapports du BVG. D’ailleurs, on assiste à une certaine combativité des auteurs de fraude.

On n’a pas beaucoup entendu parler des rapports de vérification du BVG depuis le début de l’année 2022. Tout se passe comme si le BVG avait perdu tous ses moyens d’action. Les fraudeurs qui ressentent moins de pression peuvent continuer à voler les fonds publics, puisque le BVG a baissé la pression. Les rapports détaillés sur les manquements à l’orthodoxie financière n’ont pas été dénoncés cette année alors que la presse continue d’alerter sur des cas de fraude et de corruption.

Le BVG ne peut pas avancer les coupes budgétaires pour expliquer tout le vide constaté cette année. En attendant, il donne du grain à moudre à ceux qui demandent la suppression du BVG. Certaines personnes dont la gestion a été vérifiée crient au scandale et estiment que leurs arguments n’ont pas été pris en compte. Beaucoup de personnes épinglées tentent d’apporter des éléments justificatifs que les contrôleurs disent avoir examinés avant de rendre publics les rapports de vérification. Ces rapports ont eu de grands échos au cours des années précédentes où la corruption n’était pas punie.

La transition a promis de donner suite à des cas qui ont été transmis aux services judiciaires, mais là encore les gens restent sur leur faim. Les seuls dossiers connus du grand public parmi les cas transmis à la justice concernent l’achat d’un avion présidentiel par IBK et les marchés d’équipements militaires. De hauts responsables du pouvoir déchu ont été mis aux arrêts par la justice dont un ancien Premier ministre, à savoir Soumeylou Boubèye Maïga, qui est mort sans être jugé. Il y a au moins deux ministres actuellement en prison qui attendent aussi leur jugement.

Pourtant, le champ qui reste à couvrir par le vérificateur général reste largement sous exploité jusqu’à présent. On a vu des maires de communes limitrophes de Bamako partir en prison après le passage du BVG. Mais les communes rurales restent largement non soumises à la vérification. Les détournements de fonds sont très élevés dans ces communes dont les maires jouissent d’une impunité incroyable. Si le BVG doit continuer à exister, il doit davantage s’intéresser à ces communes dont les habitants ne bénéficient pas de services financés par l’Etat à cause de la corruption.

223infos.net avec La Sirène