Édito: s’unir ou périr
2 septembre 2021S’unir et tenir le même langage ou périr à jamais : les Maliens devraient vite choisir, car le temps n’est plus leur allié. Le Mali fragilisé par les différentes crises qu’il traverse depuis 2012, est à bout de souffle.
Malheureusement entre les dirigeants de la Transition et les politiques, ce n’est point l’entente cordiale. Bien au contraire, le point de discorde reste l’organisation des élections. Le Premier ministre Choguel Kokalla est dans la dynamique d’organiser une autre concertation qui, selon les acteurs politiques, sera de trop.
Il est reproché à l’ancien patron du M5-RFP de se cacher derrière cette rencontre pour ne pas organiser les élections dans le temps imparti, avançant des prétextes qui ne tiennent pas la route de l’avis de beaucoup d’observateurs. Mais d’élections, les groupes armés terroristes ou jihadistes, visiblement s’en moquent royalement.
Par leur agissement, cela fait un bout de temps qu’il est quasi impossible de voyager au-delà de la région de Ségou pour la simple raison qu’ils sont en train de s’organiser de la plus belle des manières.
Au même moment à Bamako, ceux qui sont censés organiser la riposte contre l’ennemi s’adonnent à une guerre des clans ou d’intérêt personnel. Or, plus le temps passe, plus l’ennemi gagne en confiance. Ce ne sont pas les habitants de Farabougou et alentours qui diront le contraire. Ne nous voilons pas la face : l’armée sur le terrain sort affaiblie des coups d’Etat.
D’Amadou Haya Sanogo à Assimi 2, en passant par Assimi 1, ce sont des valeureux officiers qui quittent le front. Les colonels Sadio Camara, Assimi Goïta, Malick Diaw, le colonel-major Ismaël Wagué, etc. sont des exemples parmi d’autres militaires aguerris sur le terrain et qui ont fait leur preuve.
Aujourd’hui, ils occupent des postes ministériels, leur remplacement peine à être effectif. En français facile, après chaque coup d’Etat, l’ennemi gagne donc du terrain. Si les acteurs sont conscients de cet état de fait, il serait judicieux pour chacun d’eux de mettre le Mali au-dessus de toute considération. Elections ou pas, c’est aux Maliens de trouver les voies et moyens, de décider entre eux et de trouver des solutions adéquates aux difficultés qui ne sont pas toutesinextricables.
Cela nous éviterait l’ »Afghanistanisation » de notre pays.
Que Dieu nous en garde !
Abdourahmane Doucouré