GAZ BUTANE : Une crise sans fin
4 septembre 2021La fin du trafic sur l’axe Bamako-Dakar a des conséquences sur le quotidien des Maliens. En particulier, le ravitaillement du pays en gaz butane. Déjà, la pénurie de gaz commence à se faire sentir dans les marchés. Plusieurs revendeurs n’arrivent pas à s’approvisionner au grand dam des consommateurs qui ne peuvent que se tourner vers le charbon de bois.
La crise de gaz pourrait s’élargir si le trafic routier n’est pas rapidement établi entre le Mali et le Sénégal. Le Mali dépend de plus en plus du gaz butane. Selon les données du Centre Régional des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique de l’UEMOA (CEREEC), le Mali s’engage à doubler en 10 ans le taux de la population qui utilise le gaz butane pour atteindre 62,5% d’ici à 2030, particulièrement dans les zones urbaines.
Avec une consommation de l’ordre de 19,000 tonnes par an, celle-ci est très inférieure aux pays voisins. Le montant de la subvention de l’Etat malien est insuffisant, ce qui entraîne des tensions dans l’approvisionnement et qui impactent négativement avec une déforestation de plus en plus alarmante. La même source indique que la demande en bois de feu et charbon de bois a augmenté dramatiquement et menace cruellement l’environnement.
Les mesures prises par le gouvernement ne parviennent pas à donner satisfaction aux acteurs. C’est une crise sans fin qui s’est installée en réalité. Une première mesure consistait à éponger une partie des arriérés de subvention de 2019 sur le crédit de 2020. Ensuite fixer le quota d’importation de gaz à 15 000 tonnes par an pour une consommation nationale annuelle estimée à 17 000 tonnes.
Une solution à minima, selon certains spécialistes estimant que les importateurs de gaz vont croiser les bras une fois que le quota mis à leur disposition sera épuisé. Ils craignent que la crise devienne un piège sans fin, ou encore un éternel recommencement. Les professionnels du gaz veulent la mise en place d’un fonds gaz, ce qui existe dans tous les pays voisins