INSALUBRITE : Les défis qui attendent le nouveau ministre de l’environnement
18 juillet 2023Des tas d’ordures et des rues pleines de saletés attendent le nouveau ministre de l’Environnement qui doit tout faire pour ne pas répéter les erreurs de son prédécesseur. Pendant deux ans, la ville de Bamako n’a jamais été propre. On se souvient des promenades de l’ancien ministre de l’Environnement qui est allé au Rwanda pour chercher des réponses à des problèmes dont la solution était à Bamako. Tout le monde a vu comment Ramata Sissoko, la prof de Physique résidant aux Etats Unis, est passée à Bamako pour rendre le Dibidani propre en quelques semaines de mobilisation de la jeunesse.
Aujourd’hui, le centre commercial de Bamako est bondé de déchets, sans que le gouvernement ait pu imiter ne serait-ce que l’exemple de la prof de physique. Le nouveau ministre doit donc tout mettre en œuvre pour dépasser les slogans comme celui autour de l’adoption de la journée de salubrité Beceya Don. Ce que l’on veut est plus d’actions de la part du ministre et des autres acteurs de la chaîne de l’assainissement. Pour le maire du District de Bamako, la solution de l’assainissement dans notre capitale n’est liée ni à l’argent, ni aux moyens matériels et humains mais, dans le changement de comportements et de mentalité des citoyens. Cela traduit la complexité de trouver des solutions à cet épineux problème qui demeure alors un casse-tête pour les autorités du District.
Pourtant la ville de Bamako n’a pas été aussi sale, selon des experts. Au contraire, elle se caractérisait par sa grande propreté qui lui conférait le qualificatif de » Bamako la coquette « . C’est donc au cours de son développement qu’elle s’est progressivement couverte d’ordures. Une des dimensions du phénomène concerne le contexte d’application des nombreux textes régissant l’environnement au Mali. Cela ne facilite guère la mise en œuvre de certaines stratégies de gestion de l’environnement au niveau local. A en croire les spécialistes, le problème de mobilisation des ressources constitue une dimension importante du problème malgré l’existence d’une taxe de voirie à raison de 2000 F CFA par famille et par an.
Cette taxe constitue la seule ressource dont dispose le District pour l’assainissement de la ville. Cela montre l’énormité du travail des services de la voirie par rapport aux maigres moyens mis à leur disposition. II s’agit d’évacuer environ 757 200 m d’ordures ménagères éparpillées dans le District et 61 000 m d’eaux usées. Dans le temps, ce travail était réalisé avec 20 bennes et 4 pelles-chargeurs. On sait que 98 % de la population du District utilise un système de latrines et 1 % une fosse septique avec puisards. Ainsi, on mesure facilement l’immensité des progrès à accomplir pour sortir la ville de sa situation actuelle.
Tout le monde sait que la tâche est difficile, mais elle n’est pas irréalisable. Les initiatives endogènes des populations au niveau des quartiers d’organiser la collecte des ordures conjugués avec les efforts déployés par les autorités communales et du District pour le nettoyage des places publiques (balayage des voies publiques) ne suffisent pas pour redonner à la ville de Bamako sa coquetterie d’antan.