JUSTICE : Manassa a-t-elle du respect pour la Constitution ?
10 septembre 2019L’on est en droit de se poser la question au regard de l’attitude de celle devant être au premier rang pour défendre la Constitution, de la livrer à la moquerie et au verdict populaire. La dernière sortie de Manassa Danioko, présidente de la Cour constitutionnelle, en est une parfaite illustration.
Dans un communiqué en date du 6 septembre, la Cour Constitutionnelle met en garde les personnes à effigies religieuses tentées pour la création en leur guise d’un parti politique : ‘‘Les partis politiques ne doivent pas porter atteinte à la sureté et à l’ordre public… Aucun parti ne peut se constituer et s’organiser sur une base ethnique, religieuse, linguistique, régionaliste, sexiste ou professionnelle…’’ peut-on lire dans ledit communiqué évoquant l’article 45 de loi portant charte des partis politiques.
Ce message s’adresse à qui ? Manassa Danioko ne le dit pas, mais au sein de l’opinion publique, on ne pouvait pas se tromper. Le communiqué est adressé à l’imam qui lançait le lendemain (7 Septembre) son mouvement politique son CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants).
Le ridicule, un communiqué fondé sur les rumeurs
Visiblement, et fort-regrettable, les locataires de la Cour Constitutionnelle ont manqué de reflexe, le laxisme aidant, pour vérifier auprès des services appropriés l’identité réelle du regroupement que dirige désormais l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali.
Alors que la Cour Constitutionnelle met en garde contre la création d’un parti politique ‘‘sur base…religieuse’’, il se trouve que le regroupement dirigé par l’imam Dicko n’en est point, mais juste un mouvement politique. La différence ?
Un mouvement politique est un mouvement social qui s’apparente à la politique, expliquent les politologues, on le voit comme un auxiliaire de la politique avec un pied dans la société civile pour veiller.
De ce fait, le communiqué de la Cour Constitutionnelle n’avait pas de raison d’être rédigé puisque l’Imam convaincu de son statut de leader religieux et par respect à la Constitution a préféré un mouvement politique à un parti politique.
Par ailleurs, il nous revient que les locataires de la Cour Constitutionnelle se seraient focalisés sur des rumeurs sur la toile faisant étant de la création d’un parti politique par l’imam Dicko pour rédiger le communiqué soumettant ainsi l’Institution à l’humiliation. Quand on est président d’une Institution de la République, on n’a pas droit à certaines erreurs. Et par respect pour la République et par respect pour l’Institution elle-même.
L’imam Mahmoud Dicko : ‘‘Pas de panique, je ne suis pas candidat…’’
‘‘Ceux qui ont par crainte les crinières hérissées, qu’ils se mettent à l’aise, je ne veux être ni président de la République ’’. Parole de l’imam Mahmoud Dicko lors du lancement de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (Cmas) le Samedi 7 septembre au palais de la culture.
Attendu avec inquiétude et panique sur la scène politique, l’imam Mahmoud Dicko a mis à l’aise ceux qui avaient déjà vu en lui un adversaire. A l’en croire, le mouvement qui vient de naitre sous son leadership n’a aucune intention de briguer un poste électoral à travers sa propre personne. Selon l’imam Dicko, son seul problème ce sont les mauvais gouvernants auxquels il promet un combat sans merci dans le futur : ‘‘On était dans une situation de mauvaise gouvernance. Progressivement on va vers une situation de non-gouvernance’’, a-t-il lancé lors de cet évènement qui a enregistré la présence de plus de 3000 personnes. D’aucuns parlent de plus 4000 personnes à la rencontre.
223infos.net avec La Sirène