KAYES-BAMAKO : Toujours pas de train…
10 février 2022Après six mois de travaux platoniques, toujours pas de train entre Kayes et Bamako. Cette absence est considérée par certains comme l’échec de Madina Sissoko, la ministre des Transports et des infrastructures. Pourtant, cette mêmeministre avait entamé en grande pompe des travaux de réhabilitation de la voie ferrée. Mais les ouvriers n’ont été aperçus sur les rails que le temps de l’opération de communication, avant de disparaître comme par enchantement. Entre temps, les bâtiments continuent à pousser sur le passage du train.
Il y a plus de six mois que lesdits travaux ont été annoncés, mais la ministre est restée silencieuse sur le résultat obtenu. Même le suivi des travaux n’a pas été une priorité. Résultat : pas de train. La joie et l’espoir suscités chez les populations riveraines ont été de courte durée. Jusqu’à présent, certains croient encore au retour du train avec l’énergie du dernier désespoir.
Les plus sceptiques disent que la ministre a tout simplement mis de la poudre aux yeux des Maliens. Depuis l’annonce des travaux sur l’axe Bamako-Diboli, beaucoup ont déploré qu’au lieu de s’inspirer des exemples réussis dans la sous-région, le gouvernement malien s’était contenté de vouloir relancer le trafic ferroviaire sur la base d’un matériel roulant vieillissant.
Ce que les gens ne comprennent pas est que le Mali peine à s’acheter des locomotives neuves et des voitures en bon état. La priorité du Mali n’a jamais été de s’affranchir du schéma du développement des routes au détriment des rails. Or, les opportunités d’investissements ne manquent pas et les pays dont l’expertise peut surmonter les difficultés sont légion.
La ministre des Transports s’était réjouie que la locomotive CC2205 ait effectué un essai de traction entre les ateliers centraux de Korofina et la gare principale de Bamako. Cette locomotive avait continué jusqu’au niveau du GMS (Groupement Mobile de Sécurité) pour revenir à Korofina sans incident. Ces machines ont été réparées sur place par des techniciens maliens. La suite personne ne la connait.
Aujourd’hui, c’est triste de penser qu’un pays comme le Mali ne puisse pas avoir es trains digne de ce nom.
De bluff en bluff…
L’on se demande ce que la population de Kayes a fait pour mériter de tel sort. De tous les ministres des transports qui se sont succédés, chacun vient avec sa dose de bluff. De Baba Moulaye en passant par un des fils du terroir Makan Fily, chacun a tenu des propos qui n’ont jamais été concrétisés par la suite.Avec la transition, certains avaient cru qu’on allait avoir des locomotives dans un bref délai, mais hélas, l’éléphant annoncé semble arrivé avec un pied cassé, signale ce vieux cheminot qui n’y croit plus à son pays. BD estime que les autres pays comme le Sénégal, la Cote d’Ivoire, et même le Rwanda ne génèrent pas plus de ressources que le Mali, mais malheureusement nous n’avons juste pas eu de réelle volonté politique pour faire avancer le Mali. Combien de sous destinés pour les routes ou pour l’entretien des routes ont été détournés ? Très énervé aussi contre la transition, BD estime que tous les sous supposés soutenir d’autres pans du développement sont aujourd’hui versés dans autres choses, pas essentielles.