Lettre ouverte au président de la fédération malienne de football
29 juillet 2024Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte avec une profonde sincérité et une compassion sincère pour la situation que vous traversez actuellement. C’est avec une grande humilité que j’écris ces mots, conscient de la complexité et de la douleur de votre situation, et je souhaite vous faire part de quelques réflexions que j’espère vous trouverez utiles.
Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que je comprends l’ampleur de la peine et de la difficulté que vous devez ressentir en ce moment. Le fait de se retrouver en détention est une épreuve que personne ne devrait jamais sous-estimer, et il est important de reconnaître que, dans ces moments, le jugement est souvent rendu sur la base de perceptions et de conjectures plutôt que sur des faits établis. Je ne suis en aucun cas en position de vous juger, surtout quand la justice elle-même n’a pas encore tranché.
Cela étant dit, il est impossible de ne pas constater la situation actuelle du football malien. Depuis plusieurs années, alors que vous êtes incarcéré, la Fédération Malienne de Football semble être confrontée à des difficultés croissantes. Malgré les efforts de ceux qui vous entourent, les résultats sur le terrain sont loin d’être à la hauteur des espérances et des attentes de notre nation passionnée de football.
Monsieur le Président, je n’aspire pas à jouer le rôle de prédicateur, mais il est clair que le football malien souffre profondément. Les performances décevantes de notre équipe nationale, les tensions internes, et les frustrations croissantes parmi les supporters et les joueurs témoignent d’une crise qui semble perdurer. Il est difficile de ne pas penser que cette situation pourrait être différente si vous étiez en mesure de diriger la fédération de manière active.
Je vous pose donc une question sincère et respectueuse : pourquoi est-il si difficile pour vous de démissionner de votre poste ? Est-ce que des contraintes statutaires vous en empêchent, ou est-ce votre propre ego qui vous retient ? Si ce n’est aucune de ces raisons, alors je vous implore, de grâce, de considérer la démission comme une option. Démissionner ne serait pas un signe de faiblesse, mais plutôt un acte de grande dignité. Cela vous permettrait de préserver votre honneur et de donner une chance à quelqu’un d’autre de prendre les rênes de notre football.
En démissionnant, vous offririez à la justice l’opportunité de se pencher sur votre cas avec la clarté et la rigueur qu’elle doit. Vous donneriez également une chance à une nouvelle direction, potentiellement plus libre de toutes contraintes, de prendre en main le football malien. Cette décision pourrait être le catalyseur dont notre sport a besoin pour retrouver sa gloire d’antan.
Je partage sincèrement votre peine et comprends la difficulté de votre situation. Cependant, je suis convaincu que cette décision serait bénéfique pour l’ensemble du football malien. Vous pourriez ainsi sortir la tête haute, en laissant derrière vous un héritage de responsabilité et de considération pour les besoins de votre pays et de votre famille sportive.
Monsieur le Président, sachez que cette lettre est écrite avec tout le respect que je vous dois. Loin de moi l’idée de vous offenser, mais je souhaite simplement vous proposer une piste de réflexion qui, je l’espère, pourra contribuer à trouver une solution à la crise que traverse notre football.
Je vous adresse mes pensées les plus respectueuses et mes vœux de courage dans cette période difficile.
Respectueusement,
Abdourahmane Doucouré 66720073