MALI : Et si on privatisait les routes !
7 septembre 2019Les récentes manifestations au Mali contre l’Etat défectueux des routes donnent à réfléchir. Et du coup d’aucuns vont à proposer la mise sous régime concessif certaines routes nationales pour plus de transparences dans leur gestion et mieux suivre de près leur entretien.
Du moins, c’est la conclusion tirée par des concitoyens après les récents évènements : céder certaines routes nationales à une société privée qui va les entretenir et les rentabiliser. Ça marche pourtant sous d’autres cieux.
Pas qu’en France où la gestion des autoroutes est faite par concession depuis 1970 et des routes départementales aussi, en mars 2019, le Congo Brazaville a fait ses premiers pas dans ce domaine avec la mise sous concession de sa route nationale 1 qui venait d’être rénovée à coût de milliards.
Au Sénégal, est opérationnelle depuis 2013 une autoroute en concession. ‘‘La première autoroute à péage en concession dans la zone UEMOA’’, l’a-t-on baptisée. Le même système, a-t-on appris, a déjà commencé en côte d’Ivoire.
Au Mali, il y a au moins 16 routes nationales. Nombreuses d’entre elles sont bien fréquentées et rentables, mais toujours dans des états très défectueux. Les manifestations du 23 août à Kayes en est une illustration.
Et déjà à Gao et Tombouctou, on ne décolère plus depuis la satisfaction des doléances de la population de Kayes à la suite après les manifestations du 23 Août. Tout le monde veut désormais sa route, sa bonne route. Alors pourquoi ne pas en privatiser pour satisfaire les doléances, s’interroge-t-on au sein de l’opinion publique.
S’agissant de la privation d’aucuns s’inquiètent de l’augmentation des prix au niveau des péages. Par-là faut-il rappeler que l’Etat a la possibilité de fixer les prix comme l’a fait l’Etat du Sénégal avec son autoroute en concession depuis 2013 pour une période de 30 ans.