MONDE PAYSAN : Les limites du ministre Daniel Siméon
6 août 2024Travaillant sur un plan qu’il n’a pas élaboré, Daniel Siméon Keleman, l’actuel ministre de l’Agriculture, n’aura pas de repos de sitôt. Les principales difficultés rencontrées dans le déroulement de la campagne 2024 sont entre autres : la faible quantité de pluie enregistrée en début de campagne agricole et sa mauvaise répartition dans l’espace et dans le temps ; l’apparition des ravageurs dans certains bassins de production, notamment la chenille légionnaire d’automne sur le maïs et les jassides sur le cotonnier.
En vue de relever ces défis, Daniel Siméon a pris des dispositions telles que l’appui conseil et la diffusion des variétés précoces et résistantes à la sécheresse, ainsi que la promotion des savoirs paysans de lutte contre les ennemis des cultures. Cependant, on parle beaucoup de ces pesticides homologués dans le milieu paysan depuis le départ de l’ex-ministre de l’Agriculture, certains évoquant même l’introduction de pesticides non homologués comme motif réel de son renvoi.
La saison des pluies s’est installée sur un constat de contraste, selon les autorités qui s’inquiètent pour le secteur agricole. Les choses ont mal commencé pour le nouveau ministère de l’Agriculture. Lassine Dembelé, ancien ministre de l’Agriculture, a fait les frais des difficultés de démarrage de la saison des pluies, laissant Daniel Siméon face à des défis majeurs comme vaincre les jassides, ces ravageurs du cotonnier.
Le nouveau ministre sait que les choses s’annoncent difficiles. D’ailleurs, il a indiqué que la Campagne agricole 2024 s’inscrit dans la mise en œuvre du plan de campagne agricole validé lors de la 14ème session du Conseil Supérieur de l’Agriculture. Cependant, celui qui a travaillé sur ce plan a été débarqué du gouvernement pour des raisons que ni le Premier ministre ni le président de la République n’ont expliquées.
On sait tout juste que le ministre demi a eu des soucis avec ses patrons. Pourquoi ? Comment ? On ne saurait le dire. Une évidence, le secteur du coton a quelque chose à voir avec les causes de l’éviction du responsable agricole. Dans la foulée de son renvoi, des images de paysans se plaignant de la qualité de l’engrais vendu par l’État aux producteurs ont fait le tour des réseaux sociaux.
Les défis qui attendent le Mali dans le domaine agricole
Au-delà des problèmes immédiats de la campagne 2024, le Mali fait face à de nombreux défis dans le domaine agricole. Parmi ceux-ci, on peut citer :
Changement Climatique : La variabilité climatique impacte fortement les rendements agricoles, avec des saisons de pluies de plus en plus imprévisibles.
Dégradation des Sols : L’érosion et la perte de fertilité des sols menacent la productivité agricole à long terme.
Infrastructures Inadéquates : Les infrastructures de stockage, de transport et de commercialisation des produits agricoles restent insuffisantes, limitant ainsi l’accès aux marchés.
Accès aux Intrants : Les agriculteurs rencontrent des difficultés pour obtenir des intrants de qualité, tels que les semences améliorées et les engrais.
Financement et Crédits Agricoles : Le manque d’accès à des crédits adaptés aux besoins des exploitations agricoles freine l’investissement et la modernisation du secteur.
Formation et Conseil Agricole : Il est crucial de renforcer les capacités des agriculteurs à travers des programmes de formation continue et un meilleur accès aux services de conseil agricole.
Gestion de l’Eau : L’irrigation et la gestion efficace des ressources en eau sont essentielles pour assurer des récoltes régulières malgré les aléas climatiques.
Le ministre de l’Agriculture devra non seulement naviguer à travers les défis immédiats de la campagne en cours mais aussi proposer des solutions durables pour surmonter ces problèmes structurels qui freinent le développement agricole du pays.
A.D