OUEZZINDOUGOU : Le domicile du chef de village saccagé par la jeunesse
3 mai 2019La journée du mardi 30 avril a été marquée par une manifestation des jeunes de Ouezzindougou dans la commune rurale du Mandé, à la sortie de Bamako à l’ouest. Non contents de la vente des espaces publics qui leur servent de terrain de foot, les jeunes se sont attaqués au domicile du chef dudit village. La jeunesse a décidé de se rendre justice face à l’échec du gouvernement à punir les présumés coupables de spéculation foncière.
La commune rurale du Mandé est devenue une poudrière sur le point d’exploser à cause des conflits liés au foncier. Dans leur furie, les jeunes ont saccagé la cour de la concession du chef de village qu’ils accusent d’être mêlé au morcellement et à la mise en vente des espaces publics de la commune et plus particulièrement ceux du village de Ouezzindougou.
Le bilan des dégâts n’est pas encore établis, mais plusieurs matériels ont été saccagés dans la cour du chef, une personne a été blessée. L’intervention de plusieurs renforts des forces de l’ordre ont permis de calmer la situation. Pourtant, ce n’est que partie remise pour les jeunes qui veulent défendre leurs intérêts si l’Etat est incapable de mettre les spéculateurs fonciers hors d’Etat de nuire aux biens publics.
A cause de la proximité de la commune rurale du Mandé de Bamako, Ouezzindougou est devenu une proie facile pour les prédateurs fonciers. Les chefs coutumiers qui ont leur mot à dire dans la gestion des terres sont le plus souvent cités comme étant les complices de personnalités riches qui mettent en vente les espaces publics prévus dans le plan d’aménagement approuvé par les services d’urbanisme régionaux.
Les jeunes multiplient actuellement les rencontres pour former un regroupement des jeunes issus des trois quartiers les plus touchés par la spéculation foncière. Il s’agit de Kanadjiguila, Ouezzindougou et Samanko 2. Le but est de mener des actions d’envergure contre tous ceux qui sont supposés être impliqués dans la vente des espaces publics dont la vocation n’a pas été changée par l’urbanisme régional de Koulikoro.
A ce rythme, on doit craindre d’autres violences de la part des jeunes qui estiment que l’Etat a complètement échoué dans la lutte contre la vente illicite des terres. Dans la même zone, l’espace attribué au Centre d’apprentissage agricole(CAA) de Samako a été morcelé et vendu à plus de vingt milliards de nos francs. Cette agression contre le domaine public a été réalisée par des personnalités hautement placées dans la sphère de l’administration malienne.
223infos.net avec La Sirène