PRESIDENTIELLE : Ces candidatures mort-nées
24 septembre 2022Pour avoir annoncé trop tôt leur intention de devenir présidents du Mali, des hommes politiques sont déjà frappés d’inéligibilités. Parmi eux, il y a évidemment Mamadou Igor Diarra, ancien ministre de l’Economie et des Finances, sous IBK et ATT. Pour certains, cet homme connu pour son efficacité et son professionnalisme est actuellement poursuivi dans le cadre d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui par les autorités judiciaires de la transition. Sous le prétexte d’une enquête sur un marché public, la justice cherche des poux sur une tête rasée, en l’occurrence celui de Igor.
La faute de l’ancien ministre et candidat à la présidentielle en 2018 est d’avoir affiché publiquement sa volonté de se présenter aux élections générales prochaines. Selon les proches d’Igor, il n’y a rien de sérieux contre leur candidat en réserve. A la décharge d’Igor, ses soutiens disent qu’il suffit de voir la manière dont le dossier a été monté pour comprendre les dessous politiques de la cabale contre lui et d’autres figures présidentiables. Les autorités ont en effet mis de côté les rapports des structures de contrôle publiques pour se baser sur l’expertise de cabinets privés afin de lancer des poursuites contre Igor.
Autres candidats frappés d’inéligibilité : Dr. Boubou Cissé, ancien ministre de l’Economie et des Finance et ex-Premier ministre, ainsi que Tièman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense. Ces deux hommes sont également des hommes politiques de premier plan pressés de venir aux affaires. Ils ont tous les deux jeté leur dévolu sur un parti malade qu’est l’URD, le parti orphelin de Soumaila Cissé. On se souvient de l’entrée polémique de Boubou Cissé devenu un membre de l’URD grâce aux entremises d’un oncle.
Igor aussi a déposé ses valises à l’URD, et a fait savoir sa volonté de briguer la magistrature suprême à travers l’héritage de Soumaïla Cissé. Très futé, Boubou Cissé a vu le danger qui le guettait et il s’est très tôt exilé après une longue détention au camp de Kati par les militaires au pouvoir. Pour certains, le mandat d’arrêt international contre Cissé est la continuité de la répression politique contre les anciens cadres qui ont rendu service à IBK. Tout est mis en œuvre pour que les voix discordantes et les figures politiques susceptibles de battre les militaires dans les urnes soient inéligibles.
D’autres figures présidentiables ont eu moins de chance, puisque la justice les a surpris chez elles pour les conduire en prison. Le plus célèbre demeure feu Soumeylou Boubèye Maïga, le président fondateur de l’ASMA-CFP. Ainsi l’ancien Premier ministre est mort en détention sans avoir eu l’opportunité d’aller se faire soigner à l’étranger lors qu’il est tombé malade. Sa famille avait pourtant prévenu les autorités sur sa situation critique sans arriver à faire fléchir les décideurs. On a voulu briser un homme de poigne, selon les proches de l’ASMA, le parti créé par Soumeylou.
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