GOUVERNEMENT : Boubou Cissé assiégé par des vautours
29 avril 2019
Le nouveau Premier ministre a intérêt à composer avec tous ces prédateurs politiques qui veulent avoir leur part en ces temps de disette pour tout le monde. Avant de former son gouvernement, Boubou Cissé n’aura pas de répit tant que ces hommes et femmes avides de postes rôdent autour de la charogne qu’est devenu le pouvoir malien. Il n’est pas facile d’être en compagnie de tout le monde, mais laisser cette meute de politiciens dans la nature serait fatal à la mission du nouveau Premier ministre.
Ces politiciens se sont coalisés pour abattre le Tigre qui s’était accroché au poste de Premier ministre de toutes ses forces jusqu’à la veille du vendredi 12 avril. Pour éviter le piège d’une motion de censure, le Tigre a préféré démissionner en laissant son patron face à l’épreuve de la recomposition d’un nouveau gouvernement qui tiendrait compte de la forte pression d’une rue pressée.
Le premier écueil de Boubou est comment ne pas être un Premier ministre de plus, aplanir les divergences autour de la gestion des affaires publiques. Le gouvernement d’ouverture qu’il a été chargé de former devrait impliquer les plus hostiles parmi ceux qui ont choisi d’être opposants au régime du président IBK pendant les six dernières années.
Le camp de Soumaila Cissé fait de la résistance en exigeant la signature d’un accord politique pour répartir les rôles et les missions assignées à chacun au sein d’un gouvernement d’union nationale. Chose qui n’est pas du goût de l’entourage du président de la République qui entend protéger IBK contre d’éventuelles tentatives de récupération du pouvoir par ses opposants historiques.
Mais la situation devient plus compliquée pour Boubou lorsque la coalition formée par d’anciens ministres d’IBK fait front commun avec le camp de Soumaila Cissé. Moussa Sinko Coulibaly, Housseini Amion Guindo et leurs camarades ont aussi décidé de faire d’un accord politique la condition de leur participation au gouvernement d’ouverture.
Le RPM est également un élément de la coalition qui a abattu le ‘’Tigre’’ qui représentait une menace pour sa survie. Bien que parti du président IBK, le RPM ne pouvait pas épargner Soumeylou qui a séduit et récupéré plus d’une dizaine de ses députés. Boubou Cissé doit trouver le moyens d’apaiser donc le parti présidentiel dans son nouveau gouvernement, ce qui n’est pas gagné d’avance à cause de la voracité des barons du parti qui s’estiment moins récompensés depuis 6 ans.
Que dire des religieux dont l’incursion sur la scène politique n’est plus un secret au Mali ? Ils voudront aussi être de la fête, mais il sera difficile de donner satisfaction aux seuls religieux activistes. Les autres courants devront être impliqués si le gouvernement devrait s’ouvrir aux religieux.
Dougoufana Kéita