APAISEMENT DU CLIMAT SCOLAIRE :  Les décisions fortes du ministre qui irritent l’AEEM

APAISEMENT DU CLIMAT SCOLAIRE : Les décisions fortes du ministre qui irritent l’AEEM

19 novembre 2021 0 By 223 Infos

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Les recteurs, vice-recteurs, doyens, vice-doyen et directeurs d’instituts universitaires ont été les premiers à réclamer un assèchement des sources de revenus de l’AEEM « afin de bannir la violence de l’espace universitaire. » Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Amadou Keïta, les a entendus. Il a pris plusieurs mesures, parmi lesquelles : l’annulation des deux protocoles d’accord avec le Cenou qui octroyaient environ 100 000 000 F CFA à l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), le retrait de la gestion des parkings à l’AEEM. Des mesures ministérielles qui irritent les leaders de l’association estudiantine.

Pour manifester leur désapprobation face à ces mesures qui vident l’AEEM de sa sève nourricière, les membres de l’Association ont profité de la marche organisée, le mardi 16 novembre 2021, des comités de l’ENEPT et de la FLSL pour accabler le ministre Keïta. La marche avait un double objectif. Un : exiger la reprise immédiate des cours à la faculté des Lettres, des Langues et des Sciences du langage (FLSL). Deux : éviter le chevauchement de l’année avec le cycle de l’Ecole Normale de l’Enseignement Professionnel et Technique (ENEPT), surtout dans les classes de Licence I. Spécialiste de supercherie, le bureau national de l’AEEM a saisi cette sortie pour tirer à boulets rouges sur le premier responsable du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il n’est un secret pour personne que l’espace universitaire était devenu un lieu de violence. Chaque année avait son corolaire de morts et de handicapés à vie. C’était la raison du plus fort. Une situation longtemps dénoncée par les parents d’élèves, mais en vain. Il a fallu une décision courageuse du gouvernement, décision insufflée par les recteurs, vice-recteurs, doyens et vice-doyens de facultés, pour ramener une certaine quiétude sur l’espace scolaire et universitaire.

Selon les indiscrétions, le ministre Keïta a trouvé que deux protocoles liaient le Cenou à l’AEEM. Convaincu que le rôle de l’étudiant est d’étudier et non de gérer des ressources financières, il a décidé d’annuler les deux protocoles d’accord avec le Cenou qui octroyaient environ 100 000 000 F CFA à l’AEEM, le retrait de la gestion des parkings à l’AEEM. L’association estudiantine tirait son épingle de jeu, à travers ces deux protocoles, avec environ 100 millions de F CFA. Aussi, les parkings dans les différentes universités étaient sous la coupe de l’AEEM. Les responsables de l’AEEM se poignardaient pour avoir la gestion de cette mine d’or qui générait des centaines de millions chaque année. A titre illustratif : environ 100 000 F CFA était versé chaque jour aux comités AEEM de l’ENETP et de la FLSL, selon la même source. Soucieux d’être à équidistance de toutes les informations, nous avons contacté un responsable de l’AEEM qui a estimé que le ministre Amadou Keïta a mis son pied dans leur plat. Aussi, il a précisé que des protocoles ont toujours existé entre le Cenou et l’AEEM. « Nous ne pouvons pas gober qu’on retire toutes nos sources de revenus qui nous permettent de réaliser certaines de nos activités. Nous voulons nous battre pour que le ministre abandonne ces mesures », a dit un membre de l’AEEM sous couvert de l’anonymat. Les mesures prises par le ministre visent inéluctablement à redonner à l’école malienne son lustre d’autan. Aux dires d’un cadre du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre « veut une école malienne apaisée et sécurisée. » Et d’ajouter : « En prenant ces mesures, il a voulu apprendre aux responsables de l’AEEM qu’ils sont venus dans les universités pour étudier et non pour se faire de l’argent. »

I.Sanogo