AVORTEMENT : Faut-il vraiment accuser la femme ?

AVORTEMENT : Faut-il vraiment accuser la femme ?

9 juillet 2019 0 By 223 Infos

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L’avortement est un acte criminel juridiquement réprimé par certaines lois et moralement banni dans certaines cultures. Cependant, la vraie question est de chercher à savoir si la femme porteuse du fœtus, est forcément responsable des facteurs qui la contraignent à avorter. Faudrait-il absolument blâmer la seule responsabilité de la femme et en occulter celle de l’homme ou la société ? Que faisons-nous de l’immense complexité des réalités sociologiques s’articulant autour de l’éducation des filles où il  faudrait souvent mettre en cause la responsabilité d’une société démissionnaire ?

« Eduquer une fille, c’est éduquer toute une communauté », a-t-on coutume d’entendre. L’objectif ultime de tout processus d’éducation, est de rapprocher, au maximum, l’être humain de l’idéal moral et social. Concernant le cas d’espèce de la femme, une éducation sainement transmise à une fille, lui permettrait de mieux appréhender le fonctionnement de son corps et réserver à celui-ci, un meilleur traitement. L’éducation permet d’accroître les perspectives professionnelles d’une femme et renforce sa confiance en soi. Cela, dans l’optique de lui assurer une meilleure indépendance économique et sociale afin que des contraintes financières ne finissent pas par l’acculer à la débauche.

Si la société faillit à faire valoir cette exigence fondamentale qu’est l’éducation, cela pourrait fort probablement ouvrir à la jeune fille, la voie aux pires formes de dépravations sociales dont elle ne sera certainement pas la seule à récolter les pots cassés, car, la société, elle-même, en pâtirait. Par contre, éviter à une femme, l’ignorance, en lui inculquant des valeurs sûres, revient à éviter à toute une communauté, la déperdition, car, la femme se trouve au cœur de la gestion de la cellule familiale. En cela, son rôle reste central dans la préservation de l’équilibre sociétal.

La pratique de l’avortement chez les filles, résultant très souvent de cas de grossesses non-désirées, est généralement la conséquence logique de l’absence d’une prise en charge éducative et sociale en faveur de celles-ci. La crainte du regard embarrassant de la société vis-à-vis d’une fille enceinte hors foyer, est une des causes statistiques de l’avortement sous nos cieux. La jeune fille, dépourvue de tout soutien matériel ou, dans d’autres cas, soucieuse de préserver l’honneur de sa famille, se verra plus souvent dans l’obligation de se faire avorter, quitte à y perdre la vie.

Devrait-on absolument blâmer l’avortement par une fille qui, suite à de traumatisantes pressions sexuelles, se fait enceinter par son maître d’école et décide ensuite de se faire avorter pour mieux poursuivre ses études après que celui-ci ait catégoriquement refusé d’assumer la grossesse ? Devrait-on nécessairement accuser une jeune fille qui, après s’être faite enceinter par un oncle ou autre proche parent, décide de se faire avorter pour sauver son innocence et tenir à préserver l’identité de l’auteur suite à des menaces de mort que celui-ci lui ait violemment proférées ? Dans ces cas d’espèce, le partage flagrant des responsabilités, ne saurait aucunement nous autoriser à indexer la femme comme seule fautive tout en omettant l’attitude hypocrite et méprisante de la société.

Loin de nous, toute idée d’encourager la pratique de l’avortement, notamment, en raison de ses risques sanitaires énormes. Au pire des cas, la jeune fille pourrait y perdre la vie. En revanche, au lieu de stigmatiser la seule responsabilité de la femme qui s’adonne à la pratique de l’avortement pour diverses contraintes, ne serait-il pas plus judicieux d’interroger les causes sociales de l’acte plutôt que de s’y attaquer aveuglement aux conséquences. L’irresponsabilité morale de certains hommes dont l’attitude phallocrate et misogyne est à déplorer ainsi que la démission de la collectivité toute entière, sont essentiellement à l’origine du dérapage éducatif des filles qui, en dernier ressort, ne peuvent s’adonnent souvent qu’à des actes aussi marginaux que l’avortement, une fois, acculées au pire.

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