Chocs endogenes et-exogènes: l’Economiste-en-développement Youssouf Touré partage avec nous les leçons tirées de l ’embargo de la CEDEAO sur le Mali à la suite du coup d’Etat militaire d’aout-2020

Chocs endogenes et-exogènes: l’Economiste-en-développement Youssouf Touré partage avec nous les leçons tirées de l ’embargo de la CEDEAO sur le Mali à la suite du coup d’Etat militaire d’aout-2020

30 septembre 2020 0 By 223 Infos

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PRINCIPAUX RESULTATS ET ENSEIGNEMENTS DE L’ETUDE

L’insécurité grandissante, la pandémie à coronavirus et la crise socio-politique entrainant un coup d’Etat militaire, sont des facteurs qui fragilisent le développement socio-économique du Mali. De nos jours, le pays fait face à plusieurs chocs, à la fois endogènes et exogènes qui menacent son environnement macroéconomique à travers la fuite des investisseurs directs étrangers, l’aggravation du taux de chômage, l’inégalité sociale et par ricochet une détérioration des conditions de vie des ménages.

Dans l’espace CEDEAO, au premier trimestre de l’année 2020, le Mali a importé l’équivalent de 315,832 Milliards de F CFA et exporté 34, 433 milliards de F CFA entrainant une balance commerciale déficitaire de 281,399 milliards de F CFA. Les projections macro-économiques indiquaient que la crise sanitaire causerait la chute du taux de croissance du PIB du Mali qui passera de 5% à 0,9% en 2020. A ceci s’ajoute l’impact de l’embargo de la CEDEAO, suite à la crise socio-politique, qui viendra détériorer le taux de croissance du PIB qui passera de 0,9% à 0,2%, soit une diminution de 0,7 point.

En effet, bien que l’embargo partiel de la CEDEAO permette l’entrée sur le territoire malien des denrées de première nécessité, des médicaments et autres produits de lutte contre le COVID-19, des produits pétroliers et l’électricité, son maintien sur trois mois entrainera une perte significative au niveau des montants susmentionnés. Cet impact négatif aura pour conséquence l’affaiblissement de l’Etat malien à faire face aux dépenses courantes nécessaires au fonctionnement de ses institutions déjà fragilisées par la situation de la pandémie à coronavirus qui prévaut. Cette situation va s’exacerber si les autres partenaires commerciaux du Mali mettent en application l’appel de la CEDEAO à travers les accords de partenariat. Pour une demande d’importation satisfaite à hauteur de 748,668 milliards de F CFA et une somme reçue à l’exportation de biens et services ressortie à 482,290 milliards de F CFA au premier trimestre de l’année 2020, l’effet boule de neige pourra entrainer la perte d’une bonne partie des avantages liés au commerce international entre le Mali et le reste du Monde. A toutes ses conséquences d’ordre commerciales, s’ajoutent celles relatives aux sanctions sur les transactions financières en destination ou en provenance du Mali qui sera le résultat d’une asphyxie financière aux conséquences désastreuses sur les conditions socio-économiques des maliens en général et sur les populations vulnérables en particulier. Cette situation impactera le taux de pauvreté qui passera de 2,7% causé par de la crise sanitaire à 3,3% soit une augmentation du nombre de nouveaux pauvres de 974 865 personnes.

Il est évident que la transformation économique d’un pays ne dépend pas uniquement de l’exportation de quelques biens et services. Lorsque l’exportation d’un pays dépend de quelques produits se trouvant à la périphérie (l’or pour le Mali), son économie aura une très faible résilience et une très faible capacité à délocaliser le capital et le travail pendant une période de crise.

Le principal défi de la croissance économique du Mali porte sur l’inexistence de la chaîne d’approvisionnement, en d’autres termes, le processus de transformation des matières premières en produits finis afin d’obtenir un avantage concurrentiel et une valeur ajoutée. La construction de cette chaîne d’approvisionnement permettra d’amorcer le changement structurel du pays passant étape par étape à la transformation agricole aux industries du textile, à l’électronique et aux machines. Pour ce faire, le Mali a besoin du nécessaire savoir-faire pour accroître la complexité aux différents niveaux de la production.

Cette étude qui est menée dans un contexte économique peu favorable, plaide pour le retour de l’ordre constitutionnel en vue de la poursuite d’un processus de développement harmonieux axé sur une croissance élevée, soutenue et durable et qui soit profitable à l’ensemble de la population malienne sans exception aucune. A cet effet, en terme de politique économique, il ressort de cette étude deux recommandations fortes à la partie malienne : i) œuvrer pour la levée rapide des sanctions de la CEDEAO ; et ii) prendre des mesures idoines dans le court et moyen terme pour une diversification de la structure de production et une transformation structurelle de l’économie malienne. Dans cette perspective, l’accent devrait être mis sur l’élaboration et la mise en œuvre d’une réelle politique de création de chaine de valeur agricole fondée sur le développement de filières qui comportent l’ensemble des phases d’un processus de production. Cette structuration hiérarchisée contribuera à répondre partiellement à la problématique de l’emploi.

 

 

I.                   Introduction

A l’instar des autres pays du monde en général et de l’Afrique subsaharienne en particulier, la pandémie du COVID-19 affecte négativement l’économie malienne. Sous l’effet combiné de la crise sanitaire liée à cette pandémie et de la situation sécuritaire et des conflits intercommunautaires dans le centre du pays, il est attendu une forte baisse de l’activité économique. Cette baisse serait en lien, notamment, avec la suspension des vols commerciaux et la fermeture des frontières, affectant le secteur des services, dont l’hôtellerie et le tourisme, perturbant l’approvisionnement du pays en biens, y compris les biens intermédiaires qui sont essentiels aux secteurs manufacturier et minier.

La présente étude fait un diagnostic de la situation économique du Mali en lien avec sa situation commerciale afin de tirer des enseignements pragmatiques pour une économie malienne plus résiliente aux chocs exogènes et endogènes. Les données pour la réalisation de ladite étude proviennent des bases statistiques de l’Institut National de la Statistique du Mali (INSTAT-Mali) et de Harvard Growth Lab at the Center for International Development of Harvard University. L’analyse révèle une détérioration de l’indice de diversification (2,35 en moyenne) du Mali et dont les exportations sont de plus en plus concentrées sur l’exploitation des gisements d’or, la production du coton et une forte dépendance du Mali aux économies extérieures.

Ceci étant, la situation que traverse le Mali devient préoccupante car la fermeture des frontières terrestres et aériennes et les autres conséquences y afférentes auront de lourdes conséquences sur l’économie malienne au cas où cette crise perdure. D’abord, la crise sanitaire causera une chute du taux de croissance du PIB du Mali qui passera de 5% à 0,9% entre 2019 et 2020. Cette situation sera exacerbée par l’impact de l’embargo de la CEDEAO, suite à la crise socio-politique, qui viendra aggraver cette baisse drastique du taux de croissance du PIB qui passera de 0,9% à 0,2%, soit une diminution de 0,7 point. Cette situation impactera le taux de pauvreté qui passera de 2,7% causé par la crise sanitaire à 3,3% soit une hausse du nombre de nouveaux pauvres de 974 865 personnes. En ce qui concerne la dette publique, elle passera de 45% avec la situation sanitaire et sécuritaire à 55% du PIB due aux conséquences de l’embargo, soit une perte de 281 milliards de FCFA pour l’Etat malien en 2020. Cependant, le Mali ne sera pas seul à payer le prix de cet embargo dans la mesure où il dispose d’une part non négligeable dans les échanges entre les pays de la CEDEAO. A cet effet, cette étude recommande à la partie malienne d’œuvrer pour la mise en application des recommandations de la CEDEAO en vue de la levée rapide des sanctions de la CEDEAO dans les plus brefs délais. Mais également prendre des mesures idoines dans le court et moyen terme en vue d’une diversification de la structure de production et une transformation structurelle en moyen et long terme de l’économie malienne pour une économie plus résiliente aux différents chocs.

II.                Structure de production et des échanges commerciaux du Mali

2.1 L’indice de diversification de l’économie Malienne de 2008 à 2019.

Dans un contexte mondial marqué ces dernières années par une succession de chocs, notamment l’instabilité des marchés financiers et la forte volatilité des cours des matières premières, la transformation structurelle devient une nécessité pour les économies notamment celles en développement. La diversification de la structure des exportations constitue un moyen efficace de prévention contre les chocs extérieurs en atténuant les effets négatifs de la volatilité des prix de certains produits. Le degré de diversification des exportations pourrait être apprécié à travers l’évolution de l’indice de diversification de Theil, qui prend en compte le nombre de produits exportés par un pays et le degré de concentration de la structure des exportations sur quelques produits. De par sa construction, plus les valeurs sont faibles, plus la diversification des exportations est forte. Le graphique 1 ci-dessous, retrace l’évolution de l’indice de diversification des exportations du Mali, met en exergue une détérioration du degré de diversification des produits exportés par le Mali, en lien avec la hausse des parts de l’or (87,17%) dans les ventes à l’extérieur de biens en 2018. En effet, l’analyse de l’indice de diversification du Mali indique une détérioration de la situation malienne dont les exportations sont de plus en plus concentrées dans le court terme sur les produits miniers non transformés. Cette situation est la conséquence de l’inexistence d’une réelle politique de création de chaine de valeur agricole fondée sur le développement de filières qui comportent l’ensemble des phases d’un processus de production permettant de passer de la matière première au produit final vendu sur le marché avec de la valeur ajoutée. Elle englobe toutes les étapes de la transformation de l’amont jusqu’à l’aval. La création de cette chaine de valeur contribuera à la création d’emplois productifs au niveau de toutes les étapes de la chaine.

Graphique 1: Indice de diversification du Mali

Source : Statistiques douanières de la BCEAO

2.2 Les principaux partenaires commerciaux du Mali

2.2.1 Les exportations du Mali vers les pays de la CEDEAO

Le diagnostic des exportations trimestrielles du Mali vers les pays de la CEDEAO indique une relative baisse du montant enregistré pour le compte des exportations (Graphique 2). En effet, la valeur des exportations est passée de 46,782 Milliards de F CFA au premier trimestre 2019 à 34,433 Milliards de F CFA sur la même période en 2020, soit une baisse de 26,40%. Malgré une légère hausse constatée de la valeur des exportations vers les pays de la CEDEAO au deuxième trimestre (47,416 Milliards de F CFA) de l’année 2019, la baisse concomitante de la valeur de ces exportations au cours du troisième trimestre (29,470 Milliards de F CFA) et du quatrième trimestre (26,187 Milliards de F CFA) de la même année explique la faible capacité de production et d’exportation inhérente au contexte socioéconomique ou une intensification de la capacité de production malienne vers des produits qui ne sont pas demandés par les pays de la CEDEAO.

Graphique 2: La valeur des exportations du Mali vers les pays de la CEDEAO (en millions de F CFA)

Source : Base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

En ce qui concerne les exportations maliennes vers chaque pays membre de la CEDEAO, les données révèlent que les principaux partenaires commerciaux du Mali au premier trimestre de l’année 2020 sont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, respectivement d’une part égale à 32,14%, 20,27% et 19,34% (Graphique 3). Même si le Niger au second trimestre de l’année 2019 a été le deuxième pays de la CEDEAO à avoir importé davantage du Mali, ces trois pays précités ont toujours été les principaux partenaires commerciaux en terme d’exportation avec des parts relativement différentes d’un trimestre à un autre.

 

 

 

 

Graphique 3: Exportations du Mali en faveur des pays de la CEDEAO par Poids net (Premier trimestre de l’année 2020)

Source : base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

 

2.2.2 Les importations du Mali en provenance des pays de la CEDEAO

Contrairement à une situation constatée de baisse des exportations du Mali vers les pays de la CEDEAO, les importations de biens et services du Mali en provenance des pays de la CEDEAO n’ont cessé d’augmenter du premier trimestre 2019 au premier trimestre 2020, ceci à l’exception du troisième trimestre de l’année 2019 (Graphique 4). En effet, du premier trimestre 2019 au premier trimestre 2020, les importations du Mali ont augmenté de 12,64%. C’est au troisième trimestre de l’année 2019 que le Mali a enregistré moins d’importations en provenance des pays de la CEDEAO.

Graphique 4: La valeur des importations du Mali en provenance de la CEDEAO (en millions de F CFA)

Source : base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

S’agissant des pays d’où proviennent les biens et services du Mali durant les cinq (05) trimestres, objet de la présente étude, il ressort de l’analyse des données des importations du Mali en provenance de l’espace CEDEAO que le Sénégal est la principale source d’approvisionnement suivi de la Côte d’Ivoire. Durant cette période, 56,53% des importations totales en provenance de la CEDEAO ont été fourni par le Sénégal. La Côte d’Ivoire suit avec 19,46% des importations totales en provenance de la CEDEAO. Le Mali importe moins des autres pays.

Pour ce qui est du premier trimestre de l’année 2020, la même configuration de l’ordre d’importation du Mali en provenance des différents pays de la CEDEAO s’observe (Graphique 5). Au premier trimestre de cette année 2020, le Sénégal se révèle toujours être le premier pays fournisseur de biens et services parmi les pays de la CEDEAO avec 53,71% des importations du pays en provenance de la zone. Sur la même période, les importations du Mali de la Côte d’Ivoire ont représenté 28,54% de ses importations des biens et services en provenance de la CEDEAO. Le Mali importe tout de même d’autres biens et services des autres pays de la CEDEAO à des parts relativement faibles et variant d’un pays à un autre.

Graphique 5: Importations du Mali des pays de la CEDEAO par Poids net (Premier trimestre de l’année 2020)

Source : base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

Bien que le Mali soit membre de la CEDEAO, il existe tout de même plusieurs unions avec qui le pays échange grâce à l’ouverture de son marché au reste du Monde. La suite du travail évalue en terme d’exportations et d’importations la valeur des échanges entre le Mali et les autres unions.

2.2.3 Les exportations du Mali vers les pays de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe)

Au premier trimestre de l’année 2020, le Mali a exporté des biens et services vers les pays de la SADC pour une valeur de 165,546 Milliards de F CFA (Graphique 6). Cependant, l’Afrique du Sud a été le premier bénéficiaire de ses exportations avec 99,98% du total des exportations du Mali, soit la quasi-totalité des exportations du pays vers la zone.

 

 

 

 

Graphique 6: Exportations du Mali vers les pays de la SADC (Premier trimestre de l’année 2020, en millions de F CFA)

Base : base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

2.2.4 Les importations du Mali des pays de la SADC

Le partenaire pour les importations du Mali en provenance de la SADC se révèle être le principal partenaire qui importe également. A cet effet, l’Afrique du Sud détient presque toute la totalité des importations demandées par les pays de la SADC soit 99,31% (16,478 Milliards de F CFA).

Graphique 7: Importations du Mali en provenance des pays de la SADC (en millions de F CFA)

 

Source : base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

2.2.5 Les exportations du Mali vers les pays de la CEMAC

Pour un total de 111 Millions de F CFA comme valeur des exportations du Mali vers les pays de la CEMAC au premier trimestre de l’année 2020, le Cameroun, la République du Congo, le Tchad et le Gabon ont importé respectivement une part égale à 50,63% ; 24,63% ; 20,52% et 4,22% (Graphique 8).

 

 

 

 

Graphique 8: importations du Mali en faveur des pays de la CEMAC (en millions de F CFA)

 

Source : base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

2.2.6 Les importations du Mali en provenance des pays de la CEMAC

Deux principaux partenaires commerciaux se dégagent dans ce domaine. Il s’agit notamment du Cameroun et du Gabon respectivement 27 Millions de F CFA et 23 Millions de F CFA comme valeur des exportations du Mali en provenance de ces pays.

Graphique 9: exportation du Mali en provenance des pays de la CEMAC (en millions de F CFA)

 

Source : base de donnée de l’Institut National de la Statistique du Mali

2.3.  La transformation structurelle de l’économie malienne

La transformation économique d’un pays ne dépend pas uniquement de l’exportation de quelques biens et services. Lorsque l’exportation d’un pays dépend de quelques produits, qui se trouvent à la périphérie (l’or pour le Mali), son économie aura une très faible résilience et une très faible capacité à délocaliser le capital et le travail pendant une période de crise.

Le principal défi de la croissance économique du Mali porte sur l’inexistence de la chaîne d’approvisionnement, en d’autres termes, le processus de transformation des matières premières en produits finis afin d’obtenir un avantage concurrentiel et une valeur ajoutée. La construction de cette chaîne d’approvisionnement permettra d’amorcer le changement structurel du pays passant étape par étape à la transformation agricole aux industries du textile, à l’électronique et aux machines. Pour ce faire, le Mali a besoin du nécessaire savoir-faire pour accroître la complexité aux différents niveaux de la production.

III.             Conclusion

La CEDEAO a, suite au coup d’Etat militaire intervenu le 18 août 2020, en vertu de son Protocole additionnel  sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance, suspendu le Mali de tous les organes de Décision et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel et décidé de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de toutes les transactions financières et tous les flux économiques et commerciaux entre les autres Etats membres et le Mali, à l’exception des denrées de premières nécessités, de médicaments et autres produits de lutte contre la COVID-19, les produits pétroliers et l’électricité et invité tous les partenaires à en faire de même.

L’incidence de la CODIV-19 entrainera une chute du taux de croissance du PIB du Mali qui passera de 5% à 0,9% entre 2019 et 2020. A ceci s’ajoute l’impact de la crise socio-politique entrainant l’embargo de la CEDEAO qui viendra aggraver cette chute du taux de croissance du PIB qui passera de 0,9% à 0,2%, soit une diminution de 0,7 point. Cette situation impactera le taux de pauvreté qui passera de 2,7% causé par la crise sanitaire à 3,3% soit une augmentation du nombre de nouveaux pauvres de 974 865 personnes. L’effet combiné de ces événements aura des conséquences importantes sur la situation macroéconomique et au niveau micro sur le prix des denrées alimentaires et des produits manufacturés à cause de leur rareté sur le marché.

Cette situation aura un impact négatif sur la balance des paiements notamment : i) le compte des opérations courantes qui porte principalement sur l’évolution du commerce extérieur à travers la tendance des exportations et des importations en prenant en compte leur évolution en volume et/ou en valeur ; ii) le compte de capital et le compte des opérations financières, qui mettent l’accent sur l’évolution des transferts de capital, des investissements directs étrangers, ainsi que les autres investissements.

Cette étude qui est menée dans un contexte économique peu favorable, plaide pour le retour de l’ordre constitutionnel en vue de la poursuite d’un processus de développement axé sur une croissance élevée, soutenue et durable qui soit profitable à l’ensemble de la population malienne sans exception aucune. A cet effet, en terme de politique économique, il ressort de cette étude deux recommandations fortes à la partie malienne : i) œuvrer pour la levée rapide des sanctions de la CEDEAO ; et ii) prendre des mesures idoines dans le court et moyen terme pour une diversification de la structure de production et une transformation structurelle de l’économie malienne. Dans cette perspective, l’accent devra être mis sur l’élaboration et la mise en œuvre d’une réelle politique de création de chaine de valeur agricole fondée sur le développement de filières qui comportent l’ensemble des phases d’un processus de production. Cette structuration hiérarchisée contribuera à répondre partiellement à la problématique de l’emploi.

Auteur: Youssouf TOURÉ

Economiste du développement

Certificat Harvard Kennedy School

Date : Septembre 2020