Kalaban-coura : La bombe en chantier de Yara Oil

Kalaban-coura : La bombe en chantier de Yara Oil

4 avril 2020 0 By 223 Infos

Sharing is caring!

Malgré des contestations bien nourries de la part du voisinage, une station du géant pétrolier ‘‘Yara Oil’’ est en chantier au quartier Kalaban-Coura et va bientôt servir ses premières gouttes mettant sans doute en danger la sécurité de nombreuses personnes. Nous y avons été.

C’est au rond-point  dit ‘‘Noumoukè Ka Paki’’ au quartier Kalaban-Coura en commune V, sur la route de l’aéroport, que se trouve cette  future station d’essence ‘‘Yara Oil’’ . Entre la future station et le premier immeuble (la famille  Samassa)  à elle contigu se trouve une distance de zéro mètre : ‘‘Nous disons non à l’installation anarchique des stations d’essence contiguës à nos maisons et demandons l’arrêt immédiat des travaux’’. Peut-on lire sur une banderole affichée en haut du chantier  au mur de l’étage de ladite  famille Samassa

 

‘‘Nous disons non à l’installation anarchique des stations d’essence contiguës à nos maisons et demandons l’arrêt immédiat des travaux’’

La banderole au mur de l’immeuble, elle y est depuis le début du chantier

La famille Samassa  n’est pas  la seule  à protester. Une pétition signée en février 2020  et portant un total net de 330 empreintes, conteste l’installation de la station  et estime que toutes les règles et conditions ont été violées en la matière.

La sécurité du chantier est assurée par des policiers qui y montent la garde 24H/24H pour dissuader la population qui avait multiplié les manifestions dans les rues menaçant de déloger les installations.

De son côté et par voie médiatique, le patron du groupe  Yara Oil, Mamadou Yaranangoré,   s’inquiète très  peu.  L’hebdomadaire ‘‘La Révélation’’ dans sa livraison du vendredi 3 Avril 2020, indique que  Mamadou Yaranangoré a acquis la parcelle de la  future station en mai 2019 et la transformer ensuite à une parcelle commerciale 4 mois plus tard en septembre. Ce, explique le même canard, avec la bénédiction de l’autorité communale et des notabilités et en  présence des huissiers. Est-ce vrai ?

Nos sources ne démentent pas l’information, mais indiquent que les notabilités avec  qui le patron de Yara Oil s’est entretenu, n’habitent pas dans le secteur. Concernant l’autorisation de la mairie pour en faire un usage commercial de la parcelle, une  source nous apprend  que plus de 30 conseillers à la mairie de la commune V étaient opposés à la décision et l’on  se demande encore a savoir comment  Mamadou Yaranangoré pu avoir l’autorisation.

Aussi une menace pour les cortèges présidentiel et diplomatique

Outre la contestation légitime des populations voisines qui semble être vaine, selon d’autres observateurs, cette future station  sur la route de l’aéroport, constitue une vraie menace pour les usagers de la route avec au premier plan  les cortèges présidentiel  et diplomatique  qui passent obligatoirement par-là : ‘‘Je ne parle pas des cris de la population, pensez-vous qu’un cortège sérieux peut passer à côté de cette station qui veut monter sur le goudron’’, s’interroge un habitant de la zone. Selon notre interlocuteur, une installation de ce type hors norme  n’est pas une bonne image pour l’Etat du Mali.

Un espace public vendu à 30 millions Fcfa 

C’est l’hebdomadaire  »La Révélation » qui nous l’apprend, la parcelle de la future station d’Essence de Yara Oil, a été acquise à la somme d de 30 millions Fcfa et est désormais enregistrée en tant que titre foncier sous le N° 7827. Mais il se retrouve que le coin fait l’objet d’un litige:  »Nous avons l’honneur de venir, par la présente attirer votre attention  sur les risques liés à l’installation d’une station d’Essence à côté de nos habitations et en même temps solliciter votre intervention pour y mettre fin… Cette mésaventure oeuvre de Mamadou Yaranangoré, viole toutes les règles et conditions d’installation  d’une station d’Essence ainsi  que celles régissant la zone litigieuse qui ne peut nullement être déviée de sa destination originelle. », peut-on lire dans la pétition signé par les 330 personnes.

 »Destination originelle de la zone litigieuse ? ». Il nous revient de source sûre que la zone est un espace public réserve par l’Etat et ne doit en aucun cas faire l’objet d’une quelconque vente.

Quant à la pétition, a-t-on appris,  elle a été envoyée avec ampliation à plusieurs départements dont le ministère de la sécurité et de la protection civile qui, au lieu d’agir, emploie ses hommes pour sécuriser le chantier 24H/24h.

223infos.net