MJS : Département ministériel ou GIE de placement de proches ?

MJS : Département ministériel ou GIE de placement de proches ?

11 avril 2023 0 By 223 Infos

Sharing is caring!

Le problème du ministère de la Jeunesse et des Sports est sa tête dont les performances sont rares. Arrivé en octobre 2020, Mossa Ag Attaher s’est adonné à une pratique peu orthodoxe en voulant gérer le département comme une entreprise privée. A force de tout gérer selon son bon vouloir, le département est en train de perdre ses valeureux cadres. Les quelques rares restants sont remontés à cause de la façon de faire de celui dont l’arrivée avait suscité de l’espoir. Si rien n’est fait, ce département, jadis un fleuron, va perdre sa noblesse à cause de la gestion personnelle instaurée. Il y a péril en la demeure.

 

Tout le monde s’accorde sur le fait que si Assimi Goïta a du crédit aujourd’hui auprès des Maliens, c’est à cause de son sérieux dans la gestion des biens publics. Peut-on en dire autant pour le ministère de la Jeunesse et des Sports ? Le doute est permis.

Rien que pour la rénovation des infrastructures sportives, une seule entreprise détient presque tous les marchés, le fameux Samassékou. Pourquoi ? Allez y savoir. On peut en tout cas citer les cas du stade du 26-Mars, le Centre de Kabala, le stade Mamadou Konate. De source digne de foi, les directeurs de ces stades sont exclus de toute la procédure. En termes clairs, quand il s’agit d’argent, c’est le boss lui-même qui gère tout. Et gare à celui qui s’y oppose !

Les exemples se suivent mais ne ressemblent pas. Prenons le cas de la Can Cameroun 2022. Que le ministre lui-même vienne confirmer qu’il ne voyageait pas avec de l’argent au détriment du régisseur et du DFM et le reste de l’argent devenu une affaire personnelle. Il va de soi dans ce contexte que les résultats sportifs soient catastrophiques à cause de la mauvaise gestion et du climat délétère entre les acteurs du monde sportif et le département.

La gestion du personnel laisse à désirer, et un commissaire de police est nommé directeur du Palais des sports et en même temps directeur intérimaire du stade du 26-Mars, de surcroît un parent proche du ministre.

Le Champ hippique de Bamako mérite aussi d’être signalé, puisque c’est un autre officier de police qui est nommé comme responsable, comme si le département était devenu le lieu de recours ou de repos pour les porteurs d’uniformes.

De l’arrivée de Mossa Ag Attaher à aujourd’hui, plus d’une dizaine de cadres maison, c’est-à-dire du corps d’origine, habilités à gérer techniquement le département sont écartés. Une certitude, il y a aujourd’hui plus de 13 inspecteurs de la jeunesse et des sports relevés qui sont en congé technique forcé, au même temps d’autres cumulent des postes. Les mêmes pratiques sous IBK continuent. Pardi !

Le cabinet du ministre est sans techniciens du corps, ceux qui ont étudié le secteur sont totalement exclus du département et laissés au profit des novices et des littéraires qui remplissent le cabinet. Ceux qui sont censés conseiller le chef ne connaissent rien de la jeunesse a fortiori des sports, qui sont une science à part entière.

Alors quel avenir pour l’Institut national de la jeunesse et des sports, qui forme des cadres chaque année ? Quel avenir pour le corps des inspecteurs de la jeunesse et des sports s’ils sont chassés de leur maison ? Où pourront-ils travailler quand le ministre préfère des cadres bénis oui-oui aux cadres valables ?

L’ancien directeur national (DN) de la jeunesse a démissionné depuis le début, connaissant la moralité de son chef. Récemment, le DG du Centre de médecine du sport a été poussé à la démission car il est devenu gênant et son poste avait été promis, paraît-il, à son adjointe (également proche du ministre). L’ancien chef de cabinet Sidi Diallo avait rendu le tablier bien avant. La confusion s’est installée : surfacturation des demandes des fédérations, bras de fer avec les joueurs avant d’avoir leurs primes, les salaires des entraîneurs payés à la tête du client. Jusqu’où cela va continuer ?

A suivre !

223infos.net avec La  sirène