Négociations avec  les  djihadistes :  Le temps donne raison à l’imam Dicko

Négociations avec les djihadistes : Le temps donne raison à l’imam Dicko

8 juin 2019 0 By 223 Infos

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C’est  à travers  la  mission dite celle  de ‘‘ bons offices ‘’ qu’il  dirigeait que  l’Imam Mahmoud Dicko, alors  président  du  haut conseil  islamique,   avait entrepris une négociation  avec  Iyad Ag Aly, cerveau de  l’appareil djihadste   au  Mali. Et si  Bamako, à l’époque, a  nié les faits à travers la voix du président  IBK  lui-même,  l’International Crisis Group (ICG) juge aujourd’hui opportun ce  dialogue avec les groupes djihadistes, seules  ‘ ‘ alternatives crédibles’’  pour la paix au Mali.

De  mi 2016 en fin 2017, l’’imam  Dicko l’imam aura été  un  bon  médiateur  auprès des  groupes djihadistes. Et  il allait certainement réussir sa  mission si le   processus n’avait pas été  interrompu  deux fois  de  suite  dont  la dernière  a définitivement mis fin   à l’existence de la  mission  de bons offices. Il  s’agit par-là de la  nomination  de Soumeylou B. Maiga.

Il  se dit dans les coulisses  que c’est  Soumeylou B. Maiga qui  a mis fin à l’existence de la mission de bons offices dès sa nomination.  Selon d’autres sources, le premier  responsable de ladite structure n’a  plus mis  pied  à  son bureau à la primature depuis le  jour  où   Soumeylou B. Maiga a été nommé. Ce, dit-on,  pour  des raisons  dont il détient lui-seul le  secret. Soit  dit  en passant et  il  faudrait  tout  simplement  retenir que la mission  de  bons offices a cessé d’exister   le jour où Soumeylou B. Maiga a été nommé premier ministre.

Avant  la  nomination de  Soumeylou  B. Maiga,   l’’imam aurait déjà  réussi sa mission de  négociation si le processus n’avait pas été interrompu  avec la mort de Cheick Haoussa  en début octobre 2016 à Kidal.  C’est  ce  dernier  qui était le seul intermédiaire entre l’imam Dicko et le chef  djihadiste Iyad  Ag Aly. Mort  dans une explosion   dans son propre véhicule  piégé au sortir du camp de  la Minusma  à  Kidal, pour  l’imam Dicko Cheick Haoussa  a été victime d’une  trahison   pour faire échouer  le processus de dialogue   qui  était en  cours. Selon l’imam  Dicko, lors d’une sortie médiatique   en  décembre  2018,   Cheick Haoussa  a été ‘‘tué’’ le  jour même où  il  lui a  signifié   qu’Iyad  Ag Aly avait décidé de mettre  fin aux  hostilités et  aller  vers un  dialogue.

Le déni  de  Bamako

‘‘Pas question ! Le président du Haut Conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, avait reçu mandat de l’ancien premier ministre Abdoulaye Idrissa  Maïga de conduire une mission de bons offices dans le centre et le nord du pays. Je l’assume en tant que chef de l’Etat, mais j’étais bien loin de l’approuver. Nous avons mis fin à cette mission.’’C’est en  ces termes que  le  président IBK s’est prononcé dans  les colonnes de ‘’Le Monde’’  sur le  processus de  dialogue que l’imam Dicko avait entrepris. Et à bien l’entendre, il  n’était pas pour une négociation avec  les  djihaidstes. Est-ce le même avis que les autorités  maliennes partagent   aujourd’hui ? Pas  forcement !

‘’Pas  d’autres alternatives crédibles…’’’

Ibrahim Yahaya est chercheur à l’International Crisis Group. Il est  auteur du  rapport publié   en fin mai  recommandant aux autorités maliennes d’aller vers un dialogue avec les  groupes djjhadistes. Dans  une interview  accordée  à  le monde  sur  la question, Ibrahim Yahaya pense qu’il n’y a pas ‘ ‘d’autres alternatives crédibles et il devient urgent de sortir de l’impasse.’’ Et les autorités maliennes semblent avoir bien  compris  le message : ‘‘Nous sommes d’accord sur le principe et nous y travaillons déjà’’, déclaration  de  Boubacar Alpha Ba. le ministre malien de l’Administration territoriale, le 31  mai sur les ondes de la  RFI.

Une situation qui  donne finalement raison à  l’imam Dicko et tous  ces hommes politiques à l’image de Tièblé Dramé  qui avaient opté pour un  dialogue entre Bamako  et les groupes djihadistes.

223infos.net   avec  le bihebdomadaire   ‘’La Sirène’’