TRANSITION : Une opération ville fantôme déclenchée

TRANSITION : Une opération ville fantôme déclenchée

19 février 2021 0 By 223 Infos

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La ville de Bamako n’avait jamais été aussi paralysée qu’elle l’a été hier, mercredi 17 février. Tout le secteur informel était en cessation de travail pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles les citoyens vivent. Au-delà des dolences, cette cessation de travail est une mise en garde pour les autorités de la transition qui savent maintenant qu’elles marchent sur des œufs. La fermeture de tous les marchés est un signal fort, un geste de mécontentement qui touche tous les habitants de la ville.

En plus des marchés, les transports en commun sont entrés dans la danse pour la seconde fois consécutive. Quelques semaines plus tôt, une partie des activités de la capitale avait été perturbée par une grève déclenchée par les transporteurs. L’application du paiement par passage du péage était à l’origine de cette sortie. Le ministre des Transports qui a reporté l’application de cette mesure n’a pas pourtant renoncé à son application.

Les autorités transitoires ne doivent pas négliger cette colère des masses populaires qui souffrent le plus dans le pays. Le secteur informel est très large, globalement nous avons 96,5% d’emplois informels contre seulement 3,5% d’emploi formel de l’emploi total en 2014. C’est surtout dans la région de Mopti où la proportion d’emploi informel avoisine les 99% de l’emploi total de la région qui vit des moments difficiles.

Cette région est par excellence, une zone agro-sylvio-pastorale. Ce secteur d’activité enregistre un nombre important d’emploi informel. Au niveau des services, 28% de l’ensemble des emplois occupés par les actifs sont des emplois formels, contre 3,9% dans le secteur industriel. Ces deux secteurs enregistrent un nombre important d’entreprises formelles, ce qui pourrait expliquer cette forte proportion d’emploi formel pour ces deux secteurs dans le nombre total d’emploi formel en (84% pour les services contre 8,9% pour l’industrie).

Les célibataires également occupent près de 98% des emplois informels de l’ensemble des emplois occupés par cette catégorie. Ces célibataires sont en général constitués en majorité par les jeunes peu ou pas formés et disposent de moins d’expérience. De ces faits, ils sont très disposés à occuper un emploi informel. Il y a près de 100% d’emploi informel chez les actifs ayant aucun niveau d’instruction. Globalement, 76% des emplois informels sont occupés par des actifs n’ayant aucun niveau d’instruction.

Près de 99% des emplois en zone rurale sont informels soit 79% de l’emploi informel total. Le nombre total de la population dans l’emploi informel au niveau des catégories socioprofessionnelles est plus élevé dans le rural avec 41.67%, ensuite vient Bamako avec 34,97%. La population dans l’emploi informel est jeune, moins de 41 ans soit 69% et sans diplôme à 60,6%. La proportion de diplômés dans cette tranche est 8,4%

Pour revenir à climat délétère qui sévit actuellement au Mali, l’on se demande pourquoi les autorités transitoires peinent à résoudre les différentes équations. L’on a comme l’impression que certains ministres cherchent coute que coute des problèmes là où il y’a en pas. Histoire de rendre la transition plus longue que prévue. Et à l’horizon le ciel s’assombrit